Description
Défunts néolithiques en Toulousain.
2008, Jean VAQUER, Muriel GANDELIN, Maxime REMICOURT et Yaramila TCHEREMISSINOFF, dir.
Cet ouvrage dresse un bilan des connaissances sur les pratiques funéraires au Néolithique dans le Toulousain. Il présente tout d’abord une série de mobiliers remarquables trouvés anciennement qui sont à classer dans « les biens ostentatoires » ayant pu faire partie de dotations funéraires. Il expose ensuite toutes les données disponibles sur les sépultures des habitats chasséens de Villeneuve-Tolosane/Cugnaux, de Saint-Michel-du-Touch et de Narbons à Montesquieu-Lauragais. Les vingt-cinq sépultures étudiées révèlent la variabilité des pratiques funéraires telles qu’elles sont documentées dans ces contextes d’habitats à occupations échelonnées sur tout le Néolithique moyen et récent (4500 à 3500 av. J.-C.). Il propose un classement des types de sépultures, des modes de traitement des cadavres et des compositions des équipements et offrandes pour l’au-delà. Ces données sont corrélées aux informations extrinsèques sur la localisation des sépultures dans les trames des structures d’habitats successives et des informations chronométriques obtenues grâce aux datations AMS sur les restes humains de la plupart des sujets. Il comporte une première synthèse sur les résultats des analyses isotopiques réalisées sur le collagène des restes osseux humains et animaux. Cette approche a permis de cerner des différences de régime alimentaire entre les sujets néolithiques du Toulousain par rapport à ceux étudiés dans la zone méditerranéenne du Languedoc. Il en résulte un modèle qui révèle une évolution partant de sépultures réutilisant des fosses domestiques préexistantes et conduisant à des groupes funéraires implantés dans les fossés d’enceintes ou sur les marges des habitats. Il pourrait s’agir des premiers jalons d’une évolution conduisant à la dissociation des espaces domestiques et funéraires et au passage entre le traitement individuel et collectif des défunts. Les mobiliers funéraires, qu’il s’agisse d’éléments constituant la parure des défunts ou d’équipements et offrandes plus ou moins mis en scène dans les sépulcres, montrent une évolution qui se manifeste par un marquage de plus en plus accusé des distinctions sociales lors du développement des grandes enceintes chasséennes du Toulousain. On peut y voir les signes d’une exacerbation des inégalités dans ces sociétés qui correspondent aux « ploutocraties à ostentation » identifiées par A. Testart.